Vous portez peut-être du parfum tous les jours. Mais savez-vous comment ce produit cosmétique si commun et si apprécié est fabriqué ?
Vous en avez sans doute une vague idée. Vous savez peut-être déjà que la matière première d’un parfum est naturelle : fleurs, fruits, etc… Vous avez peut-être déjà entendu parler des “nez” mais sans trop savoir quel rôle jouent ces professionnels et à quelle étape de fabrication ils interviennent ? Ou encore, vous savez sans doute que l’alcool occupe une place importante dans la composition d’un parfum. Mais pourquoi ?
Rassurez-vous ! Quand vous aurez terminé la lecture de cet article, vous serez incollable sur les procédés de fabrication d’un parfum, que ce soit celui d’une femme ou d’un homme. Vous regarderez votre fragrance préférée différemment. Et ça sera une anecdote idéale à raconter pour briller en société !
Vous allez d’abord apprendre quelles sont les matières premières qui entrent dans la composition d’un parfum. Vous en saurez ensuite un peu plus sur les méthodes d’extraction – ou comment ces matières premières sont exploitées pour en tirer un composant exploitable et intégrable à un parfum. Vous apprendrez ensuite comment se déroule l’étape de la composition. Enfin, la dernière étape est celle de la fabrication industrielle : celle qui arrive juste avant l’insertion du jus dans sa bouteille.
Vous êtes prêt à apprendre comment est fabriqué un parfum ? On commence par parler des matières premières !
Les matières premières
Quand on parle de matières premières, il faut distinguer deux types. Celle d’origine naturelle (végétale ou animale) et celles synthétiques.
Les matières premières naturelles
Fleurs, fruits, écorces ou d’origines animales : les parfums intègrent en partie des matières premières d’origine naturelle. Comprenez qu’elles sont tout simplement issues de la nature.
Les fleurs sont extrêmement sollicitées dans la fabrication d’un parfum. Mais certaines espèces sont plus fragiles que d’autres, notamment la rose et le jasmin. Elles nécessitent donc un traitement particulier (et coûteux).
Les fruits sont aussi beaucoup exploitées, notamment leur écorce.
Les matières boisées et épicées font également partie de la catégorie des matières premières naturelles. Ici, on exploite l’écorce de l’arbre ou la forme habituelle des épices comme des bâtons de cannelle.
Enfin, les matières premières d’origine animale entrent aussi en jeu, notamment pour les notes de fond. Celle qui entre le plus souvent dans la composition d’un parfum est le musc. C’est une sécrétion odorante d’une glande du chevrotin mâle.
Les matières premières synthétiques
Une odeur synthétique est issue de manipulations chimiques. C’est une odeur créée en laboratoire “artificiellement”.
Les odeurs synthétiques peuvent être complètement inédites. Dans ce cas, on invente une odeur qui n’existe pas dans la nature et qui n’a jamais été sentie jusqu’ici.
Elles peuvent aussi reproduire des odeurs naturelles : tomate, truffe, agrumes… Il n’y a aucune limite !
Aujourd’hui, les odeurs synthétiques représentent jusqu’à 90 % de la recette d’un parfum.
La plupart du temps, elles ne viennent pas se substituer aux matières premières d’origine naturelles mais les compléter.
L’intérêt des parfumeurs n’est pas nécessairement économique. Il n’est pas toujours moins cher de créer des parfums de synthèse. L’avantage principal des odeurs de synthèse est de pouvoir produire des odeurs de manière continue et régulière.
Si un parfumeur veut absolument intégrer l’odeur d’une fleur rare qui ne pousse que dans une région très précise, inutile de la faire importer de l’autre bout du monde. L’odeur peut être reproduite en laboratoire. C’est la magie des parfums de synthèse qui viennent ouvrir un immense champ des possibles pour les fabricants de fragrances.
Les méthodes d’extraction
Maintenant que vous en savez un peu plus sur les matières premières exploitées dans la fabrication d’un parfum, il est temps pour vous de comprendre comment on extrait l’odeur des fleurs et des fruits.
Pour ça, il existe plusieurs procédés. Nous allons nous intéresser aux deux principaux exploités dans l’industrie du parfum aujourd’hui : la distillation et l’extraction.
La distillation
Le procédé de distillation s’appuie sur un alambic. Imaginez-le comme une grande cuve surmontée de tuyaux en forme de serpentins.
Le principe : extraire le parfum à l’aide de la vapeur d’eau.
Dans l’alambic, on place les végétaux dans un grand volume d’eau. On fait ensuite bouillir l’eau. La vapeur remonte dans les tuyaux qui surmontent l’alambic. Leur forme particulière en serpentin permet de recondenser la vapeur et de récupérer le liquide dans un “vase florentin”. Le liquide récupéré est un mélange d’eau et d’huile essentielle qu’il reste à séparer.
L’extraction
La première étape de l’extraction est sensiblement la même que celle de la distillation. A la différence près que les matières végétales ne sont pas mélangées à de l’eau mais à des solvants.
Les solvants sont choisis en fonction de la fleur ou du fruit qui ont tous des caractéristiques différentes. Le CO2, par exemple, est un solvant utilisé pour les essences peu odorantes comme les écorces ou les graines. On peut aussi utiliser de l’éthanol, du méthanol, du benzène, etc.
Les solvants et la matière végétale sont mélangés à de l’eau. Le tout est chauffé à 60°C. Après évaporation, on obtient la “concrète”. C’est une cire que l’on va mélanger à de l’alcool et chauffer pour éliminer la partie huileuse.
Une fois la concrète filtrée et purifiée, on obtient “l’absolue”.
La plupart du temps, les fragrances issues de cette méthode de distillation sont fortes et utilisées en notes de fond dans les parfums.
Vous en savez maintenant un peu plus sur les matières premières et les deux principales méthodes d’extraction. Il est maintenant temps pour vous de passer à la composition !
La composition d’un parfum
En moyenne, les parfumeurs ont à leur disposition 4500 matières premières. Quant aux possibilités d’association… elles sont infinies !
Mais qui se charge de cette association ? Qui fait le choix des matières premières, de leur dosage et de leurs subtil mélange pour obtenir un résultat équilibré ?
C’est le “nez” !
Le nez est un parfumeur hors-norme. Il est capable de mémoriser jusqu’à 5000 odeurs différentes et a une incroyable capacité d’identification d’une odeur dans un mélange.
“Nez” est un métier exceptionnel avec très peu d’élus. Les grandes parfumeries n’en comptent que quelques-uns. Pour autant, il existe d’autres secteurs qui ont besoin de “nez” comme l’agroalimentaire, par exemple.
Le nez va donc se charger d’associer les odeurs afin de créer un bouquet équilibré.
Il construit un parfum autour de la pyramide olfactive : les notes de tête, de coeur et de fond.
Une fois les odeurs extraites des matières premières et le bouquet concocté par le nez, il faut passer à la fabrication industrielle du parfum, objet de la prochaine partie.
La fabrication industrielle
Lorsqu’on passe à l’étape de la fabrication, l’alcool joue un rôle très important. Vous savez certainement qu’un parfum est en grande partie composé d’alcool. Sachez cependant que cette teneur en alcool dépend du produit.
Le parfum est la gamme qui contient le moins d’alcool. Vient ensuite l’eau de parfum, l’eau de toilette et enfin l’eau de Cologne – cette dernière étant la plus forte en alcool.
Le reste de la composition est évidemment occupée par les huiles essentielles et les odeurs de synthèse.
Les parfums sont fabriqués dans des grandes cuves en inox dans lesquelles macère les huiles essentielles et l’alcool. Une fois le jus macéré, on l’insère dans les bouteilles.
Vous savez maintenant tout de la fabrication d’un parfum ! En partant des matières premières (fleurs, écorces, fruits, sans oublier les odeurs de synthèse), en passant par les méthodes d’extraction (distillation ou extraction), la composition (assurée par le “nez”) et enfin la fabrication industrielle.